jeudi 22 décembre 2016

Joyeuses Fêtes et Bonne Année 2017 !







Joyeuses Fêtes et Bonne Année 2017 !
 
 
¡Feliz Navidad y Prospero Año Nuevo !



samedi 17 décembre 2016

150 - "Les vies multiples d'Amory Clay" de William Boyd






La vie d'une femme hors du commun


Comme toujours chez William Boyd, cette "biographie" est une pure fiction !!!
Je le précise car on s'y laisse prendre dans ce portrait qui couvre 70 ans de vie trépidante d'une photographe.

L'héroïne Amory Clay née en 1908 a un prénom d'homme et des rêves de grandeur.

Dévorée dès son plus jeune âge par sa passion pour la photographie, elle ne recule ni devant l'adversité ni devant le scandale. Décidée et têtue, elle ne recherche pas spécialement la gloire, ou la fortune, mais surtout le moyen d'échapper au quotidien.

Portraitiste mondaine, photographe de mode ou reporter de guerre, elle multiplie les rôles et les clichés audacieux aux quatre coins du monde. Elle s'adapte aux situations et choisit systématiquement ce qui lui convient .

Amory mène sa vie de femme comme elle l'entend. Furieusement et à toute vitesse.

C'est diablement bien écrit et bien illustré par des photographies que l'auteur a acheté sur les marchés ou chez les antiquaires pour donner plus de densité et de véracité à son récit.



Critique de Didier Jacob
Intrépide, Amory est partout où l’Histoire a décidé d’être photogénique. Des années plus tard, dans sa maison perdue en Ecosse, Amory tient son journal et se souvient de sa vie. Celle d’une femme libérée et d’une photo-reportrice de choc, dont Boyd retrace le parcours avec une justesse et une dextérité de tous les instants.


Critique de Bernard Pivot
Les vies multiples d’Amory Clay prendront fin en 1983. Entre-temps, William Boyd suit avec son formidable talent de conteur qui, tantôt va vite, tantôt donne mille détails, les aventures professionnelles, amoureuses et familiales de son héroïne – elle l’est réellement souvent. Elle représente admirablement l’accession des femmes du XXe siècle à la liberté de travailler, d’aimer, de voyager, de se tromper, de réussir.


Un excellent roman. Un beau personnage de femme








William Boyd
Né en 1952, l’écrivain britannique William Boyd, qui est aussi scénariste et réalisateur, a publié douze autres romans comme Un Anglais sous les tropiques, La croix et la bannière, La vie aux aguets, Orages ordinaires, l'attente de l'aube, A livre ouvert...

 Il partage son temps entre Londres et la Dordogne.



Voir ma critique du 02.04.2016 sur "A livre ouvert"

dimanche 11 décembre 2016

149 - "Lhomme de Lewis" de Peter May








Superbe récit ! Superbe écriture !



En rupture avec son passé, FIN MACLEOD  retourne sur son île natale de LEWIS, dans les HEBRIDES.

LEWIS est une île mystérieuse, majestueuse et sauvage de l'ECOSSE.











La mort tragique du jeune fils de FIN MACLEOD a définitivement détruit son mariage.
Impuissant et résigné, il a décidé de quitter la police.
Il pense retrouver un sens à sa vie en se rendant à LEWIS, l'île où il a vécu.
La lande balayée par les vents, la fureur de l’océan qui s’abat sur le rivage, les voix gaéliques des ancêtres qui s’élèvent en un chant tribal, ici tout lui parle.

 Mais à peine a t-il débarqué sur l'île de LEWIS qu'il apprend  qu’on a découvert le cadavre d’un jeune homme, miraculeusement préservé par la tourbière.
Sur l'île de LEWIS, une grande partie de l'économie tourne autour de l'exploitation de la tourbe.









Les analyses ADN de la victime si bien conservée par la tourbe prouvent que le jeune homme est  apparenté à un vieil homme "Tormod Macdonald" qui se trouve être le père du tout premier amour : MARSAILI (et ... le seul) de FIN MACLEOD. Ce cadavre conservé dans la tourbe va nous faire remonter le temps jusqu'aux années 50 et même au delà.

FIN MACLEOD participe officieusement à l'enquête (il ne fait plus partie de la police)

Le vieil homme est atteint de la maladie d'Alzheimer et l'enquête s'annonce ardue. Elle impose un déroulement inattendu à l'enquête, et c'est là où intervient le génie de PETER MAY  !!!
Il arrive à nous faire ressentir ce que vit le malade de l'intérieur...
C'est poignant.

Nous sommes confrontés sous le prétexte d'un récit policier à une formidable fresque historique et sociale que PETER MAY nous raconte d'une façon émouvante.
C'est l'histoire tragique de ces orphelins les "homers" exportés sur l'île LEWIS par l'Eglise Catholique et vendus pour servir d'esclaves à des familles d'accueil.
Les paysages écossais si sauvages sont magnifiquement décrits.
Les personnages torturé et fragiles sont absolument bouleversants et attachants.



Un récit riche porté par une écriture superbe !








Peter May est né à Glasgow en Ecosse le 20 Décembre 1951.

Il est scénariste, romancier et auteur de romans policiers.

Il a abandonné le journalisme lors de la parution de son premier roman à 26 ans
alors qu'il avait été nommé à 21 ans "jeune journaliste de l'année"...

"Meurtres à Pékin" est le premier roman de sa série chinoise que je vous recommande vivement.

"La trilogie Ecossaise" a remporté de nombreux trophées.

Naturalisé Français depuis le 19 avril 2016, il habite dans le Lot


Son site (en français !)

http://www.ur-web.net/FrenchHome/PMFrancais/accueil.html


samedi 3 décembre 2016

148 - "La Prisonnière du Paradis" de Alan Brennert







Une fiction sur le fléau de la lèpre qui a sévi à HAWAI fin du XIXème siècle



RACHEL KALAMA vit une enfance heureuse dans le cadre idyllique de HONOLULU.
Elle a 7 ans, une famille unie et elle n'a qu'un rêve, voyager comme son père pour la marine marchande, afin de découvrir le monde.






En 1891 Hawaï  vit un douloureux évènement : le Roi tant aimé KALAKAUA meurt de tuberculose. Une vieille prophétie prononcée un siècle plus tôt annonce que la lignée des rois s'éteindra au profit d'un peuple étranger. Effectivement,  les Etats Unis profitent de la disparition de KALAKAUA pour pointer habilement leur nez...




A cette époque commence la ronde méthodique d'un certain inspecteur WYCKOFF envoyé par le Conseil de la Santé pour dépister les malades de la lèpre.
Dans l'île on l'appelle "le chasseur de primes" car à chaque cas de lèpre découvert par lui, il touche une prime substantielle.
En 1892, Pour la petite RACHEL KALAMA, il n'aura pas à se fatiguer : c'est sa propre sœur SARAH qui la dénonce !!! "Espèce de sale lépreuse" ! glapit-elle devant un public médusé.
Et c'est ainsi qu'à 7 ans, la vie de la petite fille espiègle et malicieuse bascule brutalement.
Elle est arrachée à sa famille et exilée à la léproserie de MOLOKA'I, l'île voisine.





Elle se rebelle et vivra mille aventures, bien décidée à quitter MOLOKA'I cet endroit synonyme de mort et à revoir sa famille.
On suivra l'évolution inexorable de sa maladie, ses combats pour se maintenir en vie, son acceptation de nouvelles thérapies susceptible d'enrayer la lèpre.
A travers son parcours, on aborde différents points éthiques et politiques.
On prend connaissance de ce fléau qui a décimé des milliers d'indigènes Hawïens qui n'étaient pas immunisés contre cette maladie importée par les étrangers et qui ont été exilés loin de leur famille et de leurs amis, sans jamais pouvoir les revoir.
On fait connaissance d'une des grandes figures de l'île : le père DAMIEN, qui s'est consacré à ces malades que personne ne voulait approcher. Récemment BARACK OBAMA lui a d'ailleurs rendu hommage.






Le personnage (fictif) de RACHEL est très attachant, sa joie de vivre, sa malice, sa force de caractère, son intégrité, forcent l'admiration.



J'ai beaucoup apprécié ce récit fort, traité avec pudeur, qui mélange la fiction et l'Histoire.









Alan Brennert est né en 1954 dans le New Jersey (Etats Unis)

Il est écrivain, scénariste et producteur de télévision.



dimanche 20 novembre 2016

147 - "Les désorientés" de Amin Maalouf







Une narration très fade...

Où est passé le grand Amin Maalouf que j'aime tant ???

A mes yeux, Amin Maalouf est un véritable érudit, passionnant quand il s'agit de nous raconter l'Orient.

Alors quand j'ai plongé dans "Les désorientés" avec tout ce que ce sujet suggérait : retour au pays et retrouvailles avec des amis perdus de vue,  le tout se déroulant au Liban (ce n'est pas précisé dans le livre, mais on le devine), mes attentes étaient véritablement impatientes, d'autant que je suis une déracinée moi aussi. 

Hélas, j'ai très vite été refroidie par une narration bizarre : on passe du "je" à la première personne au "il" troisième personne et il faut faire l'effort de comprendre qu'il s'agit du même personnage qui parle.

Le style est très fade, les propos plats entre les personnages sont totalement convenus.

Le sujet était pourtant prometteur : "Les désorientés" parlent d'un groupe d'amis, étudiants, se réunissant sur une terrasse face à la mer, dans la maison de l'un d'entre eux. Ils sont jeunes et ils refont le monde.

Et puis la guerre ravage le pays et divisent les amis les dispersant aux quatre coins du monde.

Trente ans plus tard, l'un d'eux décède et cette triste circonstance les réunit à nouveau.

C'est l'occasion de se confronter aux contradictions humaines générées par la guerre et l'exil, aux compromis, au sentiment de culpabilité, à la trahison, mais aussi à la fidélité aux idéaux.

C'était un bon sujet, mais vraiment très mal servi.
 

Au secours ! Rendez-moi le Maalouf que j'aime !!!!






Amin Maalouf est né à Beyrouth  (Liban) le 25.02.1949

Il rencontre son premier succès de librairie en 1986 avec le roman "Léon l'Africain", et décide alors de se consacrer à la littérature. Viennent ensuite les romans "Samarcande" et "Les Jardins de lumière". Il obtient en 1993 le prix Goncourt pour "Le Rocher de Tanios".

Il est membre de l'Académie Française depuis juin 2011.
Le 14 juin 2012, il entre à la comédie française, Hector Biancotti étant décédé le 12 du même mois. La même année, il publie "Les Désorientés" qui obtient le Prix du public de l'Algue d'Or (Saint-Briac-sur-Mer.




mardi 1 novembre 2016

146 - "Promenons-nous dans les bois" de Bill Bryson






Le périple de deux randonneurs du dimanche


Bill Bryson s'est se moquer de lui-même et c'est ce qui rend ce récit sympathique et hilarant.

Au départ, il nous raconte qu'à la suite d'un déménagement, il s'aperçoit qu'il habite non loin d'un sentier de grande randonnée archi-célèbre :  le mythique sentier des Appalaches, dénommé AT "Appalachian Trail".  Et voilà sa curiosité piquée à vif.  Il va "faire" le AT, (sans avoir jamais randonné auparavant !) comme nous en Europe nous faisons le chemin de Saint Jacques de Compostelle...







Je vous laisse deviner le supplice qu'il va endurer, lui et son "gros" copain d'enfance Katz qui a décidé de l'accompagner pour le fun et que l'auteur va traîner comme un boulet tout au long de leur équipée.

3.500 kms tout de même !

Billy et Katz  n'imaginent rien, sauf le plaisir de raconter par la suite lentement mais avec un reniflement viril : "Ouaip ! J'ai chié dans les bois.  Et pas qu'une fois". C'est très élégant ! très américain !

Mais avant de raconter leur exploit, ils en bavent... car ce sentier de grande randonnée qui traverse un paysage de montagnes superbes n'arrête pas de trop monter ou de trop descendre à leur goût. Forcément, nos deux amis en "sur-poids" glissent de nombreuses fois, se cassent la figure, et en plus il fait trop froid, il pleut, il neige ou alors il fait trop chaud. Et pour couronner le tout, ils se font des frayeurs avec tous les animaux qu'ils rencontrent ou croient rencontrer : les ours et les loups.




Le retour sera peu glorieux : ils abandonnent au bout de 1.300 kms... et on peut parier que jamais ils ne recommenceront... Ravis de retrouver le soir, leur série télévisée préférée, leur ice-cream et leurs hamburgers.

Le livre a été porté à l'écran en 2016 avec Robert Redfort sous le titre "Randonneurs amateurs".




"Promenons-nous dans les bois" représente une lecture divertissante, un peu longue néanmoins...






William « Bill » McGuire Bryson, né le 8 décembre 1951, est un auteur de récits de voyages humoristiques, ainsi que de livres traitant de la langue anglaise et de sujets scientifiques. Né aux États-Unis, il a vécu une partie de sa vie au Royaume-Uni.

En 2004, Bryson remporte le prestigieux prix Aventis du meilleur livre de vulgarisation scientifique pour son A Short History of Nearly Everything ("Une histoire de tout, ou presque"), ouvrage explorant les grandes découvertes scientifiques jusqu'à aujourd'hui, truffé d'anecdotes amusantes.



mardi 25 octobre 2016

145 - "Fleurs sauvages" de Kimberley Freeman







Une fresque émouvante...



C'est un roman choral. Il y a la voix de la grand-mère qui s'appelle Beattie Blaxland et celle de sa petite fille Emma Blaxland-Hunter.

L'auteur va alterner son récit entre Beattie et Emma, passant du présent au passé pour nous faire découvrir l'histoire  mouvementée de la grand-mère et celle plus classique de sa petite fille.

Avec ces deux femmes, nous faisons connaissance d'un lieu absolument magique ! c' est "Wildflower Hill", avec sa colline aux fameuses fleurs sauvages, ses arbres plein d'oiseaux qui chantent, des champs verdoyants à perte de vue, et la sérénité en prime.

Les deux héroînes ont chacune des rêves plein la tête, mais l'histoire de Beattie est nettement plus colorée que celle de sa petite fille. Sa vie est remplie de surprises, d'aventures, d'échecs, de succès, d'amour et d'action...

Au fil des années, sa vie se trouvera plusieurs fois bouleversée.
Elle connaîtra plusieurs passions qui changeront sa vie.
Les préjugés, la jalousie, le racisme lui feront perdre l'amour de celle pour laquelle elle s'est tant battue : sa fille.

Les personnages principaux et secondaires sont  extraordinaires, pleins de passion et de contradictions.

Les paysages décrits nous emmènent à l'autre bout de la planète. Ils nous font rêver.

Kimberley Freeman maîtrise parfaitement son sujet et arrive à doser savamment les moments du passé et du présent. Elle nous fait ressentir toutes les émotions par lesquelles passent ses héroïnes.
Son style est fluide mais néanmoins intense.

Tomber pour mieux se relever, telle est la philosophie de ce roman émouvant.





 



Kimberley Freeman est née à Londres et a déménagé en Australie à l’âge de 3 ans.
Elle a grandi et vit encore dans l’état de Queensland.
Diplômée d'un doctorat, elle partage aujourd'hui son temps entre son travail de professeur et son activité d'écrivain.
Ses livres sont traduits dans une vingtaine de pays et ont déjà conquis des millions de lecteurs.
Elle a reçu plusieurs prix littéraires dans différents genres, comme la littérature jeunesse et la littérature historique sous son vrai nom : Kim Wilkins.






mardi 18 octobre 2016

144 - "Aïe, mes aïeux !" de Anne Ancelin Schützenberger






Une théorie intéressante sur "les coïncidences" familiales


C'est seulement à la page 71 que nous découvrons pourquoi Anne Ancelin Schützenberger s'est intéressée à ce sujet. Je la laisse parler :

"J'ai commencé à m'intéresser à ce sujet, il y a une douzaine d'années, à partir d'une réflexion de ma fille. Elle me disait : "Tu te rends compte, maman, que tu es l'aînée de deux enfants, dont le deuxième est mort. Que papa est l'aîné de deux, dont le deuxième est mort. Que moi, je suis l'aînée de deux enfants, dont le deuxième est mort...
Cela m'a fait un choc. C'était vrai  - et le fait qu'il s'agisse d'accidents et d'accidents de voiture, ne changeait rien au problème. Au contraire"

Et voilà, c'est parti !!! Anne Ancelin, tel Sherlock Holmes a commencé à se lancer sur les pistes des familles de morts à répétition...









Il y a beaucoup d'exemples dans son livre.

Mais attention, la première partie (jusqu'à la page 70) est un peu ardue, car elle s'appuie sur tous les travaux de ses confrères et sur sa filiation professionnelle pour appuyer sa théorie (Freud évidemment et Jung)







Dans la seconde partie, elle passe en revue :
- l'importance des prénoms (moi personnellement, j'ai hérité de celui de mon père Paul... car mes parents attendaient impatiemment un garçon !!! Loupé, ce fut moi, une fille, je fus donc baptisée : Marie Paule... ce qui me valut enfant, le surnom de "garçon manqué".)
- les répétitions d'évènements
l'importance du contexte (historique, économique, social)
- le syndrome d'anniversaire : moi, j'ai ce syndrome ! Ma maman est morte à 91 ans, j'espère bien arriver jusque là ! Vrai de vrai ! Au contraire, j'ai une amie qui ne fête plus ses anniversaires depuis qu'elle a 60 ans, car sa mère est morte à cet âge là.
.......






Dans cet ouvrage, vous avez aussi en prime, des plans pour établir votre "psycho-généalogie"... afin d'éclairer votre propre histoire et d'éviter de retomber toujours dans les mêmes schémas ou pour corriger certains comportements.
C'est donc un ouvrage pratique (dans sa deuxième partie) à lire de façon active, un crayon à la main ! pour faire émerger des prises de conscience intéressantes afin de vivre plus sereinement.


Alors, à vos crayons ! Prêt ? Partez...








Anne Ancelin Schützenberger est née à Moscou le 29.03.1919

C'est une psychologue française, psychothérapeute et professeur émérite ayant exercé à l'Université de Nice où elle a dirigé pendant vingt ans le laboratoire de psychologie sociale et clinique.

Elle a écrit plusieurs ouvrages, entre autres :
-  Psychogénéalogie
-  Guérir les blessures familiales
-  Se retrouver soi
...



Merci à Marc et Evelyne pour nous avoir offert ce livre.


mercredi 12 octobre 2016

143 - "Le tango de la Vieille Garde" de Arturo Pérez-Reverte







Une saga torride et romanesque...

"Le tango de la Vieille Garde" est la dénomination du tango original, dansé autrefois dans les bouges de Buenos Aires.




Sa version aseptisée, c'est à dire moins sensuelle, moins canaille, en bref, plus proprette a conquis le monde entier. C'est cette version que l'on joue sur le paquebot "Cap Polonio" en route vers l'Argentine. A son bord, officie Max Costa, un jeune homme mince et séduisant portant smoking, danseur professionnel engagé pour faire danser les dames des premières classes et plus si affinité...
Max est donc un gigolo mais aussi un gentleman cambrioleur.




L'une des riches passagères du Transatlantique, Mecha Inzunza de Troeye, épouse d'un compositeur, aussi séduisante que venimeuse va entretenir avec Max Costa une aventure perverse et dangereuse. Elle ne risque rien. Lui a tout à perdre et il se perdra d'une manière flamboyante mais terrrrrrrrrriblement romantique !!! Leur histoire débute en 1928 et se termine en 1966 où malgré leurs cheveux grisonnants, la passion leur donne encore "la chair de poule" !

Ce récit époustouflant, servi par une très belle écriture, nous fait voyager de Buenos Aires, à Nice, sur fond de guerre d'Espagne, avec le tango en musique de fond, une mystérieuse histoire d'espionnage et de surprenantes parties d'échec pour l'ambiance.



Cette saga torride et romanesque est un petit chef d'œuvre de littérature populaire, un vrai régal !
A mi-chemin entre le roman historique, le roman d’amour et le roman d’espionnage...


A lire ! Sans retenue !










Né à Carthagène (Murcie) en 1951, Arturo Pérez-Reverte exerce pendant 21 ans comme reporter de radio, presse et télévision couvrant les conflits armés (Liban, El Salvador, golfe Persique, entre autres).
Son travail de journaliste a été récompensé par d'importants prix.
En 1994, il abandonne son activité de reporter pour se consacrer exclusivement à l'écriture.
Son œuvre a été traduite dans 34 langues et nombre de ses romans ont été adaptés au grand écran. En 1996, il publie la saga « les Aventures du capitaine Alatriste », qui raconte les péripéties d'un capitaine espagnol au service de Sa Majesté dans les Flandres.
Il entre à l'Académie espagnole le 12 juin 2003.



dimanche 2 octobre 2016

142 - "N'appelle pas à la maison" de Carlos Zanón






Glauque !

Je n'ai pas aimé l'écriture de Carlos Zanón et encore moins l'histoire pitoyable de "N'appelle pas à la maison". On déprime à suivre ce récit qui se passe dans les quartiers misérables de Barcelone. On espère que cela va s'arranger, mais non ! ça ne s'arrange pas. Au contraire.
Carlos Zanón ne laisse à ses personnages aucune possibilité de rédemption

Il nous plonge dans une Barcelone sombre, sale, misérable. Il dit d'ailleurs dans une interview qu'il a donné récemment qu'il n'aime pas sa ville. Il y vit mais il ne l'aime pas...
Ses personnages sont des paumés qui trafiquent pour survivre. Ils sont toujours en transit. Ils passent de squats en bars, de parties de cartes le "mus" (jeu de cartes typiquement espagnol) aux parties de jambes en l'air qui se déroulent le plus souvent comme un combat avec un bourreau (un macho égoïste) et sa victime (une femme paumée).

Les "héros" (!) de ce triste récit sont Raquel une junkie qui attend qu'on lui greffe un foie, son demi-frère Cristian (qui n'est pas du tout son demi-frère !) qui rêve d'un monde meilleur et Bruno, l'amant de Raquel prétentieux et violent qui a mis au point une arnaque des plus rentables ; faire chanter les amants adultères. Les candidats à l'adultère sont nombreux.  Le fonds de commerce de Bruno aidé de Christian et de Raquel marche donc très bien, jusqu'au jour où... les choses ne se passent pas comme prévu.

Il n'y a pas de rebondissements dans ce roman.
Le rythme est lent.
L'histoire se traîne en longueur avec des dialogues pauvres.
L'écriture est très ... crue !

Bref, le sujet, les personnages, l'histoire, le style : TOUT est déprimant.
A fuir !!!





Carlos Zanón, né à Barcelone en 1966 est poète ( !!!) romancier, scénariste et critique littéraire.
Il a publié à ce jour 5 recueils de poème et les romans suivants :
- Soudain trop tard
- J'ai été Johnny Thunders





 

mardi 27 septembre 2016

141 - "La Dame à la Licorne" de Tracy Chevalier






L'histoire romancée des six tapisseries mythiques : "La Dame à la Licorne"


L'histoire se déroule entre Paris où habitent le commanditaire de ces six tapisseries : Messire Jean Le Viste, ainsi que le peintre miniaturiste Nicolas des Innocents, et Bruxelles où résident les tapissiers chargés de réaliser ces œuvres gigantesques d'après les cartons du peintre français.




Quand vous aurez terminé la lecture de ce petit livre (il fait 350 pages) vous saurez tout de l'élaboration si complexe d'une tapisserie ! L'auteur Tracy Chevalier apporte une réponse  romanesque au mystère qui entoure l'origine de ces tapisseries qui ont souvent changé de main, qui ont été retrouvées en bien triste état, mangées par les rats, ou découpées en morceaux pour servir de nappes ou de rideaux !!!

Mais avant de connaître toutes ces péripéties, "La Dame à la Licorne" a d'abord été une commande, de la part d'un petit noble pétri d'ambition, Jean Le Viste, personnage fort désagréable et prétentieux.

Il confie cette commande au jeune peintre Nicolas des Innocents dont on lui a vanté les talents et qui est ... tout aussi désagréable que lui ! C'est un jeune homme fat, imbu de lui-même, et totalement addict au sexe. D'ailleurs,  dès le premier jour, il séduit Claude la très jeune fille de Jean Le Viste qui  a tout juste 15 ans...





Celle-ci va jouer un grand rôle dans le visuel de "La Dame à la Licorne" puisqu'elle va fortement inspirer le peintre qui en fera son héroïne.





Ces tapisseries "mille fleurs" qui au départ devaient représenter la bataille de Nancy, vont devenir le théâtre d'un chassé-croisé entre une Dame et une Licorne évoluant au milieu d’animaux dans une sorte d’Éden à la flore abondante.






Une fois, le livre refermé, je pense que vous allez courir au Musée de Cluny à Paris où ces tentures sont exposées aujourd'hui, grâce à l'Etat Français qui les a acquises en 1882 et rénovées.






Concernant le récit de Tracy Chevalier, je lui reproche de démarrer très faiblement. J'ai du m'accrocher pour continuer. Les états d'âme des personnages étaient inintéressants. J'avais l'impression d'être plongée dans un livre de la collection Harlequin.
Et puis au fil des pages, ça s'arrange !!! Surtout quand interviennent les lissiers...
"La Dame à la Licorne" est un roman divertissant mais un peu ... léger ! Trop romanesque à mon goût. Il a néanmoins le mérite d'avoir éveillé mon intérêt pour le monde si particulier de la tapisserie.

 

 
 


Tracy Chevalier née le 19.10.1962 est un écrivain américain qui habite Londres depuis 1984.

Elle est spécialisée dans les romans historiques.

Sa carrière d'écrivain démarre en 1997 avec "La vierge en bleu".
"La jeune fille à la perle" inspiré du tableau de Wermeer l'a fait connaître en obtenant 3 nominations aux Academy Awards en 2004
Suivent :
"Le récital des anges"
"La dernière fugitive"
" A l'orée du verger"
"Prodigieuses créatures" que je vous recommande vivement.  (la critique est sur ce blog)
 ...


samedi 17 septembre 2016

140 - "La succession" de Jean-Paul Dubois




  


Génial !!!

Le récit démarre bien avec le quotidien désinvolte d'un jeune homme sympathique qui s'appelle Paul. Vous noterez que souvent les personnages de Jean-Paul Dubois s'appellent ... Paul.

Paul a 28 ans au début de l'histoire. Il vit en Floride où il pratique la "pelote basque". Ce qui vous explique le visuel de la couverture du livre. La "pelote basque" c'est sa passion, son addiction. Et bien que ses revenus de joueur soient modestes, il est très heureux. Il a tout ce qu'il faut : un sweet-home, une guimbarde déglinguée, un vieux bateau, un copain (un vrai de vrai), un chien (qu'il a sauvé de la noyade et qui le suit comme son ombre) et des petites amies de temps en temps.

"Il ne faut jamais se tromper de vie. Il n'existe pas de marche arrière" lui a dit un jour son oncle Jules.
Paul a suivi son conseil, il a choisi sa vie : la "pelote basque" à Miami plutôt que l'exercice de la médecine à Toulouse. Et il est heureux comme ça.

Mais un jour, cette atmosphère de légèreté tourne à l'orage.
Il est convoqué à l'ambassade où on  lui apprend que son père s'est suicidé et qu'il doit rentrer en France pour régler les formalités des obsèques.
La "succession" l'attend...

Ce roman pose la question de savoir si l'on peut vraiment choisir sa vie.
La fin laisse un petit goût amer.
J'aurais bien aimé que les petits et grands bonheurs qui ont jalonné la vie de Paul à Miami l'emporte sur le lourd "héritage" de cette famille loufoque. En bref que ce soit le sport qui gagne !
Mais peut-on vraiment échapper à son destin ???
Ce livre m'a passionné de bout en bout. Je n'ai pas vu le temps passer ! J'en demande pardon à mon chéri... j'étais tellement  hypnotisée par l'histoire singulière de Paul et de ses réflexions métaphysiques que j'oubliais tout ce qui se passait autour de moi !
Inutile de préciser que je vous le conseille vivement !



C'est le futur Goncourt ? !






Jean Paul Dubois est né à Toulouse le 20.02.1950.
Il a été journaliste.
Il est l'auteur de nombreux romans dont :
"L'Amérique m'inquiète"
"Jusque là tout allait bien en Amérique"
"Je pense à autre chose"
"Une vie française"
"Les accommodements raisonnables"
"Le cas Sneijder"


Merci à Dora qui m'a offert ce livre...

jeudi 8 septembre 2016

139 - "La mort en Arabie" de Thorkild Hansen






Le récit dramatique d'une expédition de scientifiques au XVIIIème siècle en "Arabie heureuse"...

Pourquoi au XVIIIème siècle, appelait-on le Yémen : "l'Arabie heureuse" ???

Voilà une question qui intrigue tous les scientifiques européens.
Mais il y a aussi d'autres informations qu'ils aimeraient connaître, par exemple :

- est-ce qu'on peut identifier la faune et la flore citées dans la Bible ?
- élaborer une carte topographique de la Terre Sainte ?
- comprendre le cycle des marées qui aurait permis l'exode des Hébreux ?
- analyser les modes de vie des Arabes et des Juifs ?




Un despote "éclairé", le roi Frederic V du Danemark (1723 - 1766) finance donc une expédition de scientifiques en Egypte et au Yemen.
 Le roi n'a que 35 ans. Il mourra à 42 ans avant de connaître le rapport de l'expédition et l'explication de l'appellation "Arabie heureuse".

Frédéric V du Danemark


Cette véritable odyssée dramatique couvre 7 ans d'exploration de 1761 en 1767.

6 personnes constituent l'équipe :
- Von Haven, philologue
- Forsskäl, physicien et botaniste
- Carsten Niebuhr, mathématicien et astronome
- Kramer, médecin et physicien
- Baurenfeind, peintre et graveur
- Berggrein, serviteur




Leurs rivalités, les conditions extrêmes de ce périple, les tempêtes, l'environnement hostile, le climat, les maladies, la faim, la soif, la fatigue, font de ce récit une intrigue à la Agatha Christie !!!
L’image mondaine de paisibles savants se faisant des politesses à bord d'une élégante goélette en prend un coup! Ces cinq là se détestaient à mort, l’un des savants projetant même d’empoisonner à l’arsenic (il en avait acheté une quantité impressionnante) un ou deux de ses "confrères". Bonjour l'ambiance !




Qui va tuer qui ?
Qui va mourir le premier ?
Qui va survivre ?
Réponse : un seul protagoniste va s'en sortir : c'est Carsten Niebhur, le mathématicien, astronome. Ses origines paysannes y sont pour beaucoup. C'est un "Sage",  un endurant, un homme honnête et un infatigable travailleur.
Il laissera son nom et son œuvre à la postérité.

Carsten Niebhur (1733 - 1815)


Timbre à l'effigie de Carsten Niebuhr



Statue de Carsten Niebuhr

 Tous les faits racontés sont rigoureusement exacts et le livre se dévore comme un roman à suspens.
La réalité dépasse quelquefois la fiction... Avec cette équipée, vous visiterez le Mont Sinaï, le monastère Sainte Catherine, etc...  à pied, à dos d'âne, à dos de chameau, en goélette...



L'astrolabe si précieux de Carsten Niebuhr. Il l'a financé de ses propres deniers...
 

 Cette épopée rassemble tous les ingrédients d'un roman réussi : un but fantasmé, à savoir découvrir ce qu'est "l'Arabie heureuse", des protagonistes qui sont des personnages de roman hauts en couleur, et aussi un art de la narration admirable (avec quelques longueurs toutefois...)


Une fabuleuse histoire !
Un livre incontournable pour tous les passionnés de récits de voyage.




 
Thorkild Hansen : 1927 - 1989   ( Danemark)
Il a été journaliste, correspondant de guerre, romancier et historien.