Joyeuses fêtes et ... à l'année prochaine !

Je vous souhaite une Année 2015 passionnément littéraire !

Marie Paule Barco Florit

"Le safari des bêtes à sang chaud et autres meurtres de sang-froid" de Nicholas Drayson

Naïf et touchant !

C'est le deuxième ouvrage de Nicholas Drayson que je lis.

Le précédent était intitulé "Le pari des guetteurs de plumes africaines" dont vous trouverez la critique sur ce site.

Nous retrouvons donc M. Malik, à Nairobi, capitale du Kenya, en pleine préparation du safari annuel de l'Asadi Club.

Ses journées sont bien occupées entre les parties de billard, l'organisation de soirées à thème, la disparition de la dépouille empaillée du lion surnommé "le Tueur de Kima", la préparation du mariage de sa fille Petula et sa chronique (anonyme) dans un hebdomadaire où il dénonce la corruption.

On assiste au retour de Harry Khan (qui ne cesse de titiller malicieusement M. Malik) toujours aussi hâbleur, séducteur et beau parleur. Sa phrase fétiche, c'est : "Ce que Harry veut, Harry l'obtient !".

Puis c'est aussi le retour de Rose MBikwa, une veuve qui fait tourner la tête des deux hommes.

Comme dans le roman précédent, l'auteur nous fait une visite en règle du pays, sa faune et sa flore particulièrement riches. Il nous met en appétit avec des plats aux noms si évocateurs que vous en avez l'eau à la bouche.

C'est un livre plein de charme, dépaysant, souvent drôle avec sa cohorte de politiciens corrompus, avec une société kenyane un rien démodé et ses codes et ses règles bien à elle.

Exemple de cet humour si particulier :
(extrait, page 252)
"Dans une métropole, trouver une place où garer votre voiture est toujours un problème. A Nairobi, le problème est aggravé par le fait que lorsque vous avez trouvé votre place de stationnement, il vous suffit de laisser votre véhicule un instant sans surveillance pour constater le déclenchement d'étranges phénomènes. Tout d'abord, les roues ont disparu. Patientez encore quelques secondes et la garniture en caoutchouc de la vitre arrière s'en détachera, comme découpée par une lame acérée, et la vitre elle-même cessera d'exister. Encore une minute supplémentaire, et tout ce que contient le véhicule d'éléments facilement transportables s'évanouira dans les airs. Quelques minutes de plus, et les portières, les sièges et les garnitures intérieures, le silencieux -voire même l'entièreté du moteur- auront tout simplement cessé d'être là." 

Chaque titre de chapitre est un petit bijou !
Exemple :
Chapitre 26 : "Le ver est à la grenouille ce que la grenouille est au serpent qui est au cochon ce que le cochon est à l'homme qui est ce que l'homme est au ver" !!!!!!'

Et il y a aussi des moments de poésie :
(extrait page 161)
"S'asseoir sous les étoiles, c'est quelque chose. Vous n'avez pas besoin d'être astronome, vous n'avez pas besoin de religion. Lever les yeux vers les cieux par une nuit kenyane limpide, c'est prendre conscience d'autre chose, d'un ailleurs, d'un au-delà."

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Nouvelle critique de livre : "Le safari des bêtes à sang chaud et autres meurtres de sang-froid" de Nicholas Drayson
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"Histoire des Espagnols" Volume II de Bartolomé Bennassar

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Incontournable !!!

Un pavé de 740 pages "collection Tempus" édité par PERRIN.

Il se sirote par petites gorgées, car il part dans tous les sens...
Normal ! C'est une œuvre collective sous la direction de Bartolomé Bennassar, un aficionado de l'Espagne.

Voilà plus de 3 mois que je le lis...

Depuis le déclin des Bourbon jusqu'à la crise des années 1980, ce livre nous parle avant tout de ces femmes et ces hommes qui ont façonné l'Espagne. Leurs vies, leurs vêtements, leurs manies, leurs peurs, leurs sentiments, leurs émotions, voire leurs folies.

On comprend grâce à Bennassar et son équipe combien l'IDENDITE des Espagnols est forte.

Cela paraît indigeste, tous ces chiffres, ces dates, ces pourcentages, d'accord !
Mais ils sont nécessaires.
Cet ouvrage se veut très, très documenté, alors, de ce côté là c'est plutôt réussi !

Ce n'est sans doute pas un hasard si la couverture illustre le portrait de MANOLETE, célèbre torero, peut-être le plus grand de tous les temps, symbole mythique d'une corrida aujourd'hui décriée, voire bannie,  mais hier adorée de tous.

Dans toute son histoire, à chaque coup dur, à chaque guerre, l'Espagne s'est réfugiée dans ses traditions ancestrales et il faut bien le dire, ses superstitions.

Paysans, nobles, bourgeois, politiques, grands, petits, riches, pauvres, tous les Espagnols sont représentés dans ces pages foisonnantes qui vous racontent l'histoire de la grande ESPAGNE dans tous ses détails. Olé !

Un ouvrage de référence.

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"Les cochons au paradis" de Barbara Kingsolver

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En quête de ses origines

Ce livre pose la question de l'adoption et de la multiculturalité.
La petite Turtle est-elle la fille du peuple cherokee dont elle est issue ou de celle qui l'a recueillie ?
Entre le sang, les traditions, l'amour et l'éducation, les racines trouvent des chemins parfois sinueux pour permettre à l'être de grandir

Turtle et sa maman déjantée Taylor vivent un amour fusionnel, un peu en marge de la société.
Elles sont heureuses jusqu'au jour où un évènement insolite va les projeter sous les feux de l'actualité.

Turtle, est en effet témoin d'un accident près d'un barrage.
Son insistance à raconter ce qu'elle a vu et la confiance que sa mère a en elle sauvent un homme (un brin simplet) et font d'elle... une vedette de télé. Tous les plateaux veulent la faire témoigner.

C'est alors qu'une avocate militante, représentante du peuple Cherokee flaire une adoption peu orthodoxe et qu'elle se met à harceler Taylor pour obtenir le certificat qui valide l'adoption.

Cette croisade forcenée va obliger l'enfant adoptive et sa mère, à fuir l'implacable logique judiciaire.
Kentucky, Oklahoma, jusqu'à Las Vegas.
Passé et futur s'entrecroisent pour la petite fille cherokee adoptée.
La grand-mère, Alice (totalement déjantée elle aussi !) aura une place indispensable et chaleureuse, tout comme Jax, le sympathique amoureux musicien de Taylor qui n'a qu'une envie : que "ses" femmes reviennent à la maison !

C'est Cash, l'Indien cherokee qui donnera la clef du mystère de la naissance de Turtle plongeant le lecteur dans un monde d'amour quelquefois douloureux où l'idée de famille est mise à mal.

Où est le vrai, où est le faux dans les liens familiaux ? semble se demander l'auteur avec son humour légendaire.

Un livre attachant qui confirme que Barbara Kingsolver est un grand auteur.

Tous les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment !

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"La Reine des pluies" de Katherine Scholes

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Une missionnaire rebelle...

Quand vous refermerez ce livre, vous aurez l'impression d'avoir fait un long voyage en Afrique !

Entretemps, vous aurez éprouvé des sentiments très forts et multiples au contact de cette terre pleine de magie, de grandeur, de misère, de joie et de tragédie.

Dans les années 70, les parents de Kate, missionnaires en Afrique, sont sauvagement assassinés, victimes de leur foi, dira la version officielle.

Kate devra attendre plus de vingt ans pour connaître la vérité de la bouche de sa marraine, Annah, une infirmière, amie de ses parents,  miraculeusement rescapée du massacre.
Sa survie d'ailleurs pose une interrogation : pourquoi a-t-elle été épargnée ?

Quand elle  débarque en Afrique (avec sa valise Vuiton !) elle est pleine d'idéal et d'illusions.
Elle va vite déchanter au contact des autorités religieuses sévères dont elle dépend.
Elle se rend compte que la mission obéit à des règles très strictes, presque inhumaines.
Règles qu’elle enfreindra à plusieurs reprises, au nom de la vie. (et de sa survie)

Nous découvrons au fil des pages que si les missions chrétiennes ont apporté l'instruction et les soins médicaux, elles ont également refusé de respecter les coutumes locales et de se joindre vraiment au peuple africain. Les cultures ne cessent de s'entrechoquer.

L' idéalisme et la compassion d'Annah la dresseront contre la rigueur des règles à respecter dans la mission où les médecins s'opposent aux superstitions mais aussi aux remèdes des populations locales alors que certains "remèdes naturels" sont plus valables que certains médicaments ! D'ailleurs, en fin de vie, Annah soulagera ses douleurs avec des remèdes africains.

Entretemps, elle connaîtra l'amour auprès de Metmi, un jeune chef de tribu, dans la splendeur de la brousse africaine.
Un événement tragique donnera à sa vie une nouvelle tournure et elle poursuivra son aventure fascinante selon la ligne de conduite qu'elle s'est fixée, avec persévérance et détermination, sans se soucier des conventions de l'époque.

Un roman foisonnant (de 635 pages), aussi palpitant que dépaysant !

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"Expiation" de Ian McEwan

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Un grand roman très maîtrisé

« Expiation » de Ian Mc Ewan traite du mensonge, de ses conséquences désastreuses, et de la culpabilité.

L’histoire commence en 1935, dans une ambiance très british.
Briony, une petite fille arrogante de 12 ans rêve de devenir romancière.
Elle met en scène sa propre vie (qu'elle invente bien sûr). Tout est bon pour qu'elle se mette en avant au détriment de son entourage.

Avec son imagination fertile, elle croit avoir "vu" sa cousine Lola, violée (il n'en est rien bien sûr) et à partir de là, elle accuse le fils de l’ancienne femme de ménage, Robbie Turner, brillant étudiant (à qui son père paye des études universitaires).

Certains éléments lui donnent à penser qu’il agresse aussi Cécilia sa soeur ainée… car elle s'est permis de lire une lettre d'amour enflammée que Robbie avait adressé à Cécilia.
Une peste, cette gamine !!!

Ses mensonges vont provoquer un drame.
Robbie se retrouve en prison puis il est envoyé à la guerre en France.
Cécilia qui aime sincèrement Robbie, suit son bien-aimé et se brouille avec toute sa famille.

Pendant ce temps, la petite peste Briony veut « expier » sa faute en se faisant infirmière.
Pour elle, enfant gâtée, c'est la galère avec l'obligation d'obéissance et de soumission à la hiérarchie particulièrement sévère.
De plus, elle soigne des soldats qui reviennent du front français, affreusement mutilés.

Ian McEwan livre un récit d'une grande force.
L'écriture donne toute la complexité des personnages enfermés dans une logique destructrice.
La première partie peut laisser croire que l'on est dans une histoire de la Comtesse de Ségur, un peu surannée, avec un ton très lent, car les pensées et les sentiments des personnages sont décortiqués.
Mais l'auteur réussit à installer petit à petit une véritable angoisse.

Jusqu'à la fin, Ian McEwan nous réserve des surprises...

Un très grand roman.

Passionnant !

J'ai adoré !

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"Le tableau volé" de Pieter Aspe

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Un peu déçue !

Comme je m'intéresse à la peinture, le titre de ce livre m'a interpellé !

Là, il est question d'œuvres de Vélazquez, Goya et de la célèbre œuvre de Picasso : "Guernica" qui doivent être accueillies à Bruges lors d'une exposition exceptionnelle.

Pour l'occasion on attend même la visite du premier ministre espagnol accompagné de sa femme et de sa fille (qui ne veut aucune protection policière !)  pour une cérémonie d’inauguration qui mobilise l’ensemble des forces de sécurité de la cité, avec à sa tête le commissaire Van In, le héros récurent de la série de Peter Aspe.

Mais voilà qu’à quelques jours de la cérémonie, une agression est commise dans le Parc du Lac d'Amour. La victime est homosexuelle mais elle est aussi... membre du personnel de la sécurité du musée Groningue.

Ce meurtre a-t-il un rapport avec celui d'un Espagnol qui survient peu de temps après ?

Van In, son second Versavel et son épouse, la juge Hannelore Martens, entament une délicate enquête qui s’ouvre sur une question en forme d’alternative : ces meurtres sont-ils en rapport avec la venue du premier ministre espagnol qui serait visé par un attentat ou laissent-elles présager une menace contre Guernica ?

Terrorisme politique et délit de droit commun se combinent dans une intrigue complexe mais bien structurée. Il y a de l’action et du suspense avec de multiples rebondissements

Mais l’écriture est un peu faible par rapport au "Carré de la Vengeance" qui m'avait tant plu... Les personnages confinent à la caricature !

Quant à l'humour dont fait preuve l'auteur, il est loin d'être subtil.
Exemple  (page 206):
  

"Etait-ce sa faute si Dieu avait créé la crevette et que le diable y avait ajouté du cholestérol ?"

 

Marianne Payot de l'Express a écrit :

"Encore une fois, Aspe, roi de l'introspection flamande réussit à nous séduire".

 

 

 

 

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"Blood Hollow" de W. Kent Krueger

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Un excellent polar, bien rythmé !

 

 

La ville d'Aurora, chère à l'auteur W. Kent Krueger, est un lieu où les hivers sont particulièrement rudes.

 

Et justement, cette année, la fonte des neiges livre le corps d'une jeune fille de bonne famille disparue sans qu’on y comprenne grand chose.

 

Les soupçons du shérif se portent aussitôt sur son ex-petit ami, un beau gosse répondant au nom de  Winter Moon.

 

Il se trouve que ses soupçons arrangent bien la petite ville de Aurora, car Winter Moon est indien et c'est l'occasion de réveiller les haines ancestrales entre les gens de Aurora et la communauté indienne. On ne réclame pas la justice, on crie "vengeance"... 

 

L'ex-shérif Corcoran "Cork" O'Connor, est bien le seul à croire en l’innocence du jeune garçon et il cherche ailleurs une piste logique. Il a abandonné son étoile de shérif il y a déjà quelques années pour tenir une gargote que lui a légué Sam un vieux copain indien.  Mais son flair et son talent sont toujours bien vivaces et il n'a qu'une envie : chercher la vérité et donner un coup de main au shérif qui semble bien dépasser !!

 

Lui et sa femme vont donc mener leurs propres investigations pour sortir Winter Moon de ce mauvais pas. 

 

Comme chacun sait, pour comprendre le présent, il faut souvent remuer la boue du passé et les comportements des uns et des autres sont généralement expliqués par ce qu’ils ont vécu autrefois. C’est donc avec une patience tenace que Cork et sa femme vont déterrer de vieilles histoires.

 

De multiples rebondissements et des découvertes surprenantes vont ponctuer leurs recherches.

Les croyances religieuses vont jouer leurs rôles d'une façon inattendue.

Winter Moon touché par la foi et faisant des "miracles" est un moment  particulièrement savoureux...

 

"Blood Hollow" est un excellent roman policier, bien rythmé.

Humaniste et philosophe, Cork, son héros principal s'éloigne des stéréotypes du flic alcoolique et tourmenté qui prolifèrent dans la littérature policière actuelle. Il se montre têtu mais attachant et authentique.

 

Les personnages secondaires sont décrits avec beaucoup de justesse.

 

"W. Kent Krueger évoque superbement la nature et les Indiens pour nous entraîner dans les mystères des forêts du nord."  (The New York Times)

 

 

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Nouvelle critique de livre : "Blood Hollow" de W. Kent Krueger
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"Le dernier message de Sandrine Madison" de Thomas H. COOK

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Un policier très ... littéraire !

Thomas H. Cook a l'art de se renouveler.

Je me suis donc plongée dans ce nouveau récit avec délectation.

Ici, il s'agit du naufrage d'un couple ou plutôt de sa longue agonie.
Rassurez-vous, ce n'est pas l'histoire cucu racontée par  V. Trierweiler sur son couple avec F. Hollande. Ici ça vole à une autre altitude... Thomas H. Cook a écrit une œuvre envoûtante.

Il utilise avec maestria le cadre très codé d'un procès pour nous faire vivre de façon haletante le crescendo psychologique d'un suspense diabolique.

Samuel et Sandrine Madison, professeurs à l’Université de Coburn en Géorgie, sont mariés depuis plusieurs années, lorsque Sandrine (qui est atteinte de la maladie de Charcot) meurt dans son lit après avoir absorbé un mélange d’alcool et de médicaments. On peut supposer qu'elle s'est suicidée. 

Mais Sam est accusé du "meurtre" (ou de l'euthanasie) de sa femme et c'est sur son procès  que débute le roman.

On suit alors chaque étape du procès du point de vue de Sam, le narrateur, qui se remémore les étapes de sa vie avec son épouse. On remonte le temps avec lui. La personnalité de la défunte transparaît peu à peu à travers les efforts de mémoire de celui qui, par bribes et en parallèle avec les propos des différents «témoins» appelés à la barre, reconstitue le passé de son couple


Ce roman psychologique sur la déliquescence d’un couple, sur le poids des préjugés et leurs effets dévastateurs dans un procès ne devrait peut être pas figurer dans la section des livres policiers puisque le "coupable" est connu dès le départ. Il y a néanmoins un suspens haletant qui peut s'apparenter à un thriller.

Comme toujours, l'écriture de Thomas H. Cook fait merveille. Bourré de références littéraires, ce livre est un régal pour les amateurs de bonne littérature.

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Nouvelle critique de livre : "Le dernier message de Sandrine Madison" de Thomas H. Cook
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"GOYA" par Marie-France Schmidt

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Une excellente biographie du sombre GOYA !

Francisco José de Gova y Lucientes (1746-1828) natif de la région d'Aragon.

Peintre, dessinateur et graveur espagnol, il se situe à la croisée de deux siècles.

A la gaieté exubérante ou insouciante du XVIIIe, qu'il exprime dans ses cartons de tapisserie, succède un pessimisme souvent provocant, renforcé par sa surdité, I'effondrement tragique de sa patrie au début du XIXe siècle et ses épreuves familiales.

Sa femme donne naissance à cinq enfants dont un seul survivra : Francisco Javier, qui par la suite ne témoignera aucune affection à son père. Il ne se montrera intéressé que par ... son héritage !

Le grand amour de sa vie : la duchesse d'Albe disparaîtra tragiquement à l'âge de quarante ans, sans doute empoisonnée par sa rivale, la reine Marie Louise.

A chacune de ses épreuves, le peintre donne un nouveau tournant à son expression artistique.

A travers les sarcasmes de ses " peintures noires " et de ses gravures, mais aussi dans ses portraits, GOYA donne une touche artistique singulière au mouvement romantique naissant qu'il côtoie lors de son exil à Bordeaux, ville des afrancesados libéraux - et cela jusqu'à sa mort.

Témoin de son temps. Goya en est aussi l'accusateur : et sa peinture, délivrée des contraintes traditionnelles, marque un tournant décisif dans l'histoire de l'art moderne.



L'écriture de Marie France Schmidt est simple, dépouillée.
Son récit coule facilement.
C'est très agréable à lire.

Je vous le recommande pour comprendre GOYA et son époque mouvementée.

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"Oscar et la dame rose" de Eric-Emmanuel Schmitt

100 pages d'émotion pure !

Oscar, dix ans, vit ses derniers jours dans une unité de soins spécialisés où il est traité pour un cancer inopérable. Même si personne n'ose le lui dire, il sait qu'il va mourir...

Sur les conseils de la dame qui le visite, "la dame rose", qui croit au ciel, il accepte d’écrire à un Dieu auquel il ne croit pas mais à qui il confie son quotidien , ses douleurs, ses petites joies, …

A travers cette correspondance originale, émouvante, pleine de rêves, de naïveté, de fraîcheur et de douleur, Oscar aborde du point de vue de l'enfance les questions philosophiques et existentielles.

Une existence ramenée à l’échelle de douze jours… Ces jours-là racontent toute la tendresse qu’il porte à Mamie Rose, l’incompréhension qu’il ressent vis-à-vis de ses parents, son amitié et son inimitié avec les autres pensionnaires, son amour pour une autre petite malade…

Avec  un humour à toute épreuve, "la dame rose" (qui s'est inventé un passé de ... catcheuse !) va aider Oscar à y voir clair dans sa courte vie, à en cerner l’essentiel, et à en vivre le meilleur.

Oscar, quant à lui, avec sa sincérité d’enfant et sa lucidité de condamné, nous délivre un beau message d’espoir : il convient d’apprendre, avant tout, à oser vivre sa vie, et à accepter sa mort.
Il arrive même d'ailleurs à réconforter le médecin !

Ce livre ne fait que 100 pages mais il est bourré d'émotion. On passe facilement du rire aux larmes. C'est un sujet grave et douloureux, une histoire triste à pleurer mais qui grâce au talent d 'Eric Emmanuel Schmitt évite le mélo et arrive à nous faire sourire.

C'est tout un art de mettre les bons mots sur les grandes douleurs. Bravo Eric Emmanuel Schmitt !

Un livre magnifique, à lire et à relire !

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Nouvelle critique de livre : "Oscar et la dame rose" de Eric-Emmanuel Schmitt
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"Prodigieuses créatures" de Tracy Chevalier

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Une histoire "vraie" remarquable... !

C'est la biographie romancée de Mary Anning (21 mai 1799 - 9 mars 1847) collectionneuse de fossiles (qu'elle appelle : "ces prodigieuses créatures") et paléontologue britannique.

A l'âge de 15 mois, elle vit une expérience hors du commun : elle est frappée par la foudre en même temps que son infirmière qui la tenait dans ses bras et de trois autres personnes. Elle est la seule survivante !

Plus tard, elle eut coutume de dire :
"La foudre m'a frappée toute ma vie. Mais une seule fois pour de vrai."

Son parcours est extraordinaire.
Issue d'un milieu modeste, elle perd son père, alors qu'elle n'a qu'une dizaine d'années. Pour survivre, elle cherche sur la plage des fossiles qu'elle vend à des touristes.
Les scientifiques s'intéressent à ses trouvailles, d'autant qu'un jour elle découvre un squelette complet d'ichtyosaure (elle a douze ans...). Par la suite elle fera d'autres découvertes majeures qui firent faire à la science un véritable bond en avant. Preuve que tout ne s'apprend pas à l'école !!!

Un riche collectionneur, ému par ses conditions de vie extrêmement précaire, revend l'une de ses propres ses collections et lui verse l'argent collecté pour qu'elle puisse poursuivre ses investigations.

Elle put alors se consacrer à sa passion sans souci financier et son œuvre fut reconnue par la British Association for the Advancement of Science.

Dés les toutes premières pages, Tracy Chevalier arrive à nous attacher à ses personnages : Mary et son amie et mentor Elizabeth Philpot. Sa façon de recréer toute une histoire et de la romancer à partir de faits réels est absolument extraordinaire.

Dans ce témoignage instructif d'une époque rigide et victorienne et d'un pays, Tracy Chevalier redonne vie à des personnages du passé d'une façon très personnelle et fort attrayante.

J'ai adoré ce livre !
Je vous le recommande vivement...

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"Le pari des guetteurs de plumes africaines" de Nicholas Drayson

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Que ne ferait-on pour "lever une belle poule"  ?!!!

Le très réservé et très honorable M. Malik, résident de Nairobi, est éperdument amoureux en secret de l'élégante et discrète veuve Mme Rose qui anime chaque mardi matin la promenade ornithologique.

Alors que M. Malik est sur le point d inviter Mme Rose au bal annuel du Hunt Club, le très tapageur et très riche M. Harry arrive en ville et laisse clairement entendre qu'il a lui aussi des vues sur Mme Rose. Dans le passé, M. Harry a déjà donné du fil à retordre à M. Malik au cours de leurs études où il le prenait volontiers comme "tête de turc"...

S'engage alors une compétition entre les deux hommes pour "lever cette belle poule" !!!

Un pari loufoque va sceller devant témoins cette compétition : celui des deux qui comptabilisera le plus grand nombre d'oiseaux invitera Mme Rose au bal. Les hostilités sont lancés !

M. Malik n est pas facile à battre car il s'intéresse sérieusement aux oiseaux. Il use de méthodes tout à fait inattendues avec des expéditions dont il a le secret, car il n'a pas l'intention d'être "le dindon de la farce" !

Quant au tapageur M. Harry, prétentieux comme un paon, sa fortune l'aide à recruter des observateurs qui travailleront à sa place.

L'histoire se déroule dans le beau pays kenyan. Les paysages sont magnifiquement évoqués. C'est aussi l'occasion de montrer les mœurs kenyanes, de nous instruire sur la flore et la faune et bien évidemment sur les oiseaux petits et grands aux noms pas possible : "le ganga à face noire", "le souimanga à croupion pourpre"...

A noter : chaque titre de chapitre est ... un nom d'oiseau !

Mais ce roman plein de fraîcheur, ce n'est pas que cela. C'est aussi une jolie histoire toute en finesse et en tendresse, avec des personnages attachants (même M. Harry si hâbleur !), et des situations souvent amusantes, voire burlesques, car le roman, vous l'avez compris est drôle. C'est un humour "so british"... "so typical" ! Moi, j'ai adoré !

A lire pour un dépaysement assuré !


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"Petites infamies" de Carmen Posadas

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Un thriller gourmand et imaginatif !

L'auteur est parti de l'idée que tout le monde cache une petite infamie...

Et c'est cette petite infamie que tentent de cacher six personnages (personnel de restauration et jet-set madrilène) concernés par la mort de Nestor Chaffino, célèbre traiteur, retrouvé congelé dans une chambre froide.

Accident ? Meurtre ?


Nestor Chaffino connaissait quelques petits secrets misérables de la vie de son entourage, comme par exemple :

Ceux de ce couple riche dont la femme Adèle, une beauté sur le déclin, cachait le fait que sa soeur s'était suicidée après qu'elle l'ait trouvée au lit avec son mari .

Celui honteux de Seraphin  qui essayait d'oublier un passé homosexuel, dont l'instinct avait bien vite ressurgie après la mort de sa femme.

Et il ne faut pas oublier Mme Longstaffe, la voyante dont le rôle est important.

La cuisine est en toile de fond de ce polar haletant et les recettes de Nestor nous font saliver...

Un style original, une plume alerte. On est pris au piège de ce jeu de pistes.

Le dénouement surprenant est un ultime clin-d'oeil de Nestor.

"Carmen Posadas se situe exactement entre Agatha Christie et Pedro Almodovar. Elle a su proposer une œuvre dont le maître mot reste l'humour noir."
Le Figaro littéraire

Un roman à déguster sans modération !

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Nouvelle critique de livre : "Petites infamies" de Carmen Posadas
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"Le collier rouge" de Jean Christophe Rufin

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Une histoire poignante...


Le roman est court.
C'est un huis-clos qui se passe juste après la guerre de 14-18, par un été caniculaire, dans un petit village rural.

Qui est le personnage principal du roman ?
Est-ce le prisonnier Jacques Morlac, un paysan taiseux qui a été envoyé sur le front et en est revenu décoré, (mais alors pourquoi ce héros de guerre a-t-il été interné ?)
Est-ce le juge militaire dépêché sur place pour enquêter ?
ou bien est-ce ce chien qui campe devant la prison et qui hurle nuit et jour ?


Le prisonnier ne fait rien pour attirer notre sympathie. A la première visite du juge militaire, il ne daigne ni bouger de sa paillasse, ni répondre. Il se montre même méprisant et hautain.

Quant au chien, on entend d'ici ses aboiements qui nous font friser les nerfs...

De toute évidence, le prisonnier et le chien sont liés par des liens mystérieux.
Dans ce récit pas de grand héros de guerre , mais  des gens courageux obligés bien souvent d'improviser et dont on suit le parcours pathétique avec beaucoup d'émotion au cours de cette terrible tragédie de la guerre 14/18 .
C'est aussi (et surtout ???) une belle histoire d'amour dont le secret se cache sous le collier du chien.
Mais pas n'importe quel chien.... 

Beaucoup d'histoires sont écrites sur cette période douloureuse mais celle ci est sans doute la seule qui nous fait découvrir le rôle extraordinaire qu'a pu jouer un chien.(l'histoire est paraît-il fondée sur un fait divers réel)
Le chien, ce fidèle compagnon qui ne nous trahit jamais...

Le suspens est soigneusement entretenu jusqu'au dénouement final.

Un roman court, passionnant, très bien écrit.
Pour un petit week-end au coin du feu ???


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Nouvelle critique de livre : "Le collier rouge" de Jean Christophe Ruffin
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"Immortelle randonnée" de Jean Christophe Ruffin

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Un "road movie" plein d'émotion et d'humour !

Un académicien qui délaisse l’épée et le bicorne pour le bâton de pèlerin, les gros godillots, les ampoules aux pieds et le trop lourd sac à dos, ce n'est pas courant !
C’est le choix qu’a fait Jean Christophe Ruffin, à l’âge où on ne songe qu’à savourer un bon film, écouter un concert ou s'attabler dans un restaurant étoilé.

Il a suivi à pied, sur plus de huit cents kilomètres, le "chemin nord" jusqu'à Saint Jacques de Compostelle.
 Il est parti seul, sa jolie compagne ayant décliné l'offre pourtant alléchante (!...) de l'accompagner dans cette aventure déjantée avec toutes les turpitudes y afférentes.

Loin des fastes du monde de la Diplomatie et de celui de l'Académie, avec un humour subtil et une auto-dérision joyeuse (comme par exemple quand il est obligé de soulager un besoin naturel dans un parc public !!!),  il nous raconte comment il s'est défait  de la gloire et des honneurs en devenant un vagabond aux chaussures pleines de boue sur "LE" "chemin".

Il nous livre sa réflexion sur ce qui pousse les Jacquets à se mettre en route, sur le nécessaire dépouillement. Il aborde aussi le côté historique du "chemin",  et bien évidemment au fil du récit, il parle de ses ressentis et de ses rencontres dont certaines très folkloriques !

Ce livre m'a plu énormément pour la façon dont l'auteur a vécu cette expérience inédite, pour la description des paysages qu'il a traversés tantôt inhospitaliers, tantôt magiques.

Jean Christophe Ruffin évoque  ses désenchantements, ses éblouissements, ses fatigues et ses désillusions, mais traite aussi de son expérience faite en chemin sur la spiritualité et sur le phénomène religieux.

Il partage avec le lecteur ce vécu d'une manière simple, tantôt avec humour, tantôt avec émotion.
On passe du rire aux larmes.

C'était un sacré défi  que d'arriver à rendre intéressant pour le lecteur un parcours si personnel.

Le sens de l'observation de Ruffin, son talent d'écrivain, sa sensibilité et son intelligence font toute la différence !

Une invitation au voyage !!! Embarquez vite avec "Immortelle randonnée"...

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Nouvelle critique de livre : "Immortelle randonnée" de Jean Christophe Ruffin
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"Corps et âme" de Frank Conroy

 

 

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Une peinture sociale et humaine d'une grande intensité

 

 

Ce livre est l'histoire d'un homme dont la vie est transfigurée par un don.

Son destin exceptionnel, au bout d'un parcours jalonné de mille rencontres et d'opportunités le conduira dans les salons des riches et des puissants, et jusqu'à Carnegie Hall...

La musique, évidemment, est au centre du livre - musique classique, grave et morale, mais aussi le jazz dont le rythme très contemporain fait entendre sa pulsation irrésistible d'un bout à l'autre du roman.

 

Cet homme qui s'appelle Claude, nous le découvrons à l'origine de l'histoire alors qu'il est un enfant pauvre à New York dans les années quarante.

 

Il regarde, à travers les barreaux du soupirail où il est enfermé, les chaussures des passants qui marchent sur le trottoir. Pauvre, sans ami, sans famille autre que sa mère excentrique (elle est chauffeur de taxi) qui ne veut pas lui révéler qui est son père, Claude semble destiné à une vie remplie de désespoir.

 

Mais dans une chambre inoccupée, enseveli sous une montagne de vieux papiers, un jour, il trouve un petit piano désaccordé. En cherchant à comprendre le fonctionnement de l'instrument, Claude va se découvrir une passion extraordinaire qui ne le lâchera plus et qui le mènera à une succession de rencontres qui seront autant de portes sur le monde merveilleux de la musique. En travaillant sans relâche, Claude, comme par magie, va se révéler à lui-même.

Ce roman est avant tout une fantastique plongée dans le monde de la musique et dans la subtile mécanique qui permet à un talent de devenir un génie.

Les termes techniques ne gênent pas la compréhension ; bien au contraire, ils nous révèlent la complexité de la construction de l'oeuvre musicale et le génie du personnage principal.

Le roman relate également la difficile percée du jazz accusée d' être de "la musique de sauvages" , la naissance du be-bop avec le saxophoniste Charlie Parker, et l'aventure des musiciens noirs du milieu du XXè siècle comme Miles Davis.

Plus on avance dans le roman, plus la musique classique cède la place au jazz. 

Corps et âme est une ode à la musique qui vous donne envie d'en faire !
Avec en plus, un tableau de New York absolument passionnant...

Au bout de 800 pages, on regrette que ce soit déjà fini.
On reste longtemps habité par le personnage principal et on se surprend à espérer une suite...

Hélas Frank Conroy est monté au ciel rejoindre Charlie Parker et consorts.

A nous donc d'imaginer ce qu'est devenu le talentueux Claude qui nous a tant fait rêver...

Un livre vraiment exceptionnel !

 

 

 

"Le vieux qui lisait des romans d'amour" de Luis Sepúldeva

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Bouleversant, drôle, émouvant !

C'est un livre d'une grande beauté où la forêt amazonienne si mystérieuse joue un grand rôle.

C'est dans un village au cœur de cette forêt que, suite à la mort de sa femme, se réfugie Antonio, un vieil homme qui a découvert... la lecture, grâce à un curé qui a laissé choir un livre en s'endormant !

Antonio s'en empare et déchiffre les mots d'une manière laborieuse. Commence alors pour lui une vive  passion pour la lecture de romans d'amour. Des romans qui parlent de sentiments, d'une manière quasiment inconnue de lui. Comment donc se représenter un "baiser langoureux" ou comprendre la signification : "prendre possession de l'autre" ?

Antonio qui vit en harmonie avec le noble peuple des Shuars, qui lui ont appris leur savoir ancestral et les mystères des profondeurs de la forêt amazonienne est obligé de quitter ses chers livres pour résoudre un drame.

En effet, les expéditions de chasseurs blancs menace fréquemment la paix de cette région, car ces explorateurs en quête d'argent facile saccagent les richesses amazoniennes.
Et, suite à leur dernière expédition désastreuse, Antonio est contraint de partir sur les traces d'une panthère majestueuse, responsable de la disparition d'un de ces chasseurs.

Cette traque mène Antonio au coeur de la forêt amazonienne et de ses mystères. Et comme il le fait lorsqu'il lit un roman d'amour, Antonio décortique chaque indice,  interprète chaque signe afin de gagner son duel avec ce félin qu'il admire pourtant et qu'il respecte jusqu'à pleurer de honte lorsqu'il est obligé de le tuer.

(extrait)
"C'était une bête superbe, une beauté, un chef-d'oeuvre de grâce impossible à reproduire, même en imagination. Le vieux la caressa, oubliant la douleur de son pied blessé, et il pleura de honte, se sentant indigne, avili, et en aucun cas, vainqueur de cette bataille.
...
Il jeta rageusement son fusil
...
sans cesser de maudire le gringo, responsable de la tragédie, le maire, les chercheurs d'or, tous ceux qui souillaient la virginité de son Amazonie."

C'est un roman habité par la grâce et baigné d'une écriture simple et poétique.

Merci à son auteur : Luis Sepúlveda, infatigable défenseur de l'Amazonie

Une petite perle de littérature ! A lire absolument...


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Nouvel article : "Curiosité réciproque"
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"Aurora, Minnesota" de W. Kent Krueger

 

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Un polar  dépaysant, brillant et original...

 

Aurora, au nord de l'état du Minnesota, une ville aux hivers rudes, battue par le blizzard, où cohabitent tant bien que mal des Indiens, des Blancs et des métisses, comme par exemple le protagoniste de cette histoire, Cork O'connor, Indien par sa mère, irlandais par son père...

 

La culture indienne, avec ses rites, ses odes à la nature, ses légendes, est très présente dans ce roman. Elle est bien mise en valeur pour nous rappeller que même aux Etats-Unis, terre de melting pot par excellence, la cohabitation des différentes populations n'a rien d'évident et suscite toujours autant de passions.

 

Dans la contrée d'Aurora, on se déplace à ski ou en moto-neige sur les lacs gelés.

On sort du sauna, on fait un trou dans la glace et on se trempe tout nu dans l'eau glacée.

Ensuite on rentre au coin du feu et on se raconte pour se faire peur des légendes indiennes.

 

Comme par exemple, celle du "Windigo"...

 

Vous ne savez pas ce qu' est le "Windigo" ???

 

Vous en saurez un peu plus en lisant ce polar de William Ken Krueger en forme de parcours initiatique...

Des personnages pittoresques s'y rencontrent, certains attachants, d'autres moins comme par exemple le tueur sans scrupule.

 

Tout y est dans cette histoire passionnante ( amour, trahison, tension, déception, tristesse) qui sait nous faire frissonner autant par la description soignée des tempêtes de neige (Brrrrr ! Quel froid !) que par les multiples rebondissements qui s'enchaînent à un rythme soutenu et tous plus vraisemblables, les uns que les autres.

 

Le style de l'auteur est captivant et nous entraine vers une fin digne des grands romans du genre...

 

Lisez-vite ce roman des grands espaces où la nature sauvage est sans doute le personnage principal !

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"Le secret des abeilles" de Sue Monk Kidd

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Magnifique ! Attention !... Emotion... !!!
Vous n'aurez plus qu'une envie : déguster du miel à la louche !


Dans ce roman, la jeune Lily, la narratrice, fascinée par les abeilles, nous raconte son histoire avec le langage de ses quatorze ans :  sa solitude d'orpheline, ses questions au sujet de la mort de sa mère (comment est-elle morte ? suicide, meurtre ?) la dureté de son père, sa soif de justice et enfin sa fuite pour se forger une identité.

Son errance avec sa nourrice noire (engagée à la suite du décès de sa maman) n'est pas de tout repos...
Mais l'adolescente et la jeune femme vont bientôt trouver refuge chez un trio d'apicultrices (noires) extraverties, généreuses et cocasses qui les accueilleront en échange de petits services.

Ce sera pour Lily son rite de passage.
Elle va retrouver le goût de vivre, avoir des révélations sur la mort de sa mère, et éprouver un premier amour au parfum de miel et de soleil.

J'ai aimé cette héroïne, vulnérable et forte, et tous les autres personnages hauts en couleur.

J'ai adoré me plonger dans cette belle histoire mêlant les problèmes de racisme de l'époque (dans les années 60), les questions d'abandon et la solidarité entre femmes...

L'histoire est merveilleusement bien écrite.
Il s'en dégage beaucoup de tendresse, de bonté et d'humanité.

Un livre délicieux comme le miel.
Bref ! une lecture à savourer sans plus tarder !

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"La reine de la Baltique" de Viveca Sten

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Bof ! Très laborieux...

L'auteur  Viveca Sten "vient du froid" (Suède).
Le bandeau rouge sur la couverture indique : "La nouvelle Camilla Läckberg" !
Un critique affirme : "un premier roman absolument exceptionnel"
Eh bien ! N'en croyez rien. N'est pas Camilla Läckberg qui veut...

Le style est laborieux, lent et lourd.
Je pense que les rédactions et dissertations de ma petite nièce sont de meilleure qualité.
Est-ce dû à la traduction ? Je ne sais pas.
Sans doute que le suédois a un vocabulaire moins riche que les langues latines, rendant en cela la tâche des traducteurs difficile sauf à "réécrire" le roman, peut-être ?

Les personnages sont lisses et stéréotypés.

L'intrigue met du temps à se mettre en place.

Quant au dénouement ! On sent que l'auteur était pressée de terminer.
C'est bâclé et cela arrive comme un cheveu sur la soupe.

Par contre dépaysement assuré, jugez plutôt :
L'héroïne se régale d'une ... paella (suédoise !!!)
Et son ami policier  a un faible pour le meilleur plat d'un restaurant balnéaire réputé : cela s'appelle "le toast du marin": épaisse tranche de boeuf sur un lit de pain grillé, le tout recouvert d'une conséquente sauce Béarnaise, accompagné de pommes de terre frites !

Je pense que vous avez deviné que je n'ai pas apprécié cette lecture.

A éviter !

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"Le diable sur les épaules " de Christian Carayon

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"Diablement" bien mené et bien écrit !!!


Dans les années 20, des crimes en série sont commis à La Vitarelle, un village perdu des Pyrénées.

Ces meurtres visent surtout une famille, les Gresse, ainsi qu'un de leurs employés.

L'enquêteur (non officiel) appartient à un cercle de criminologie chargé de prendre en charge les affaires non résolues sur lesquelles planent des explications non rationnelles.
Il s'appelle Martial et il est l'ami d'enfance de l'institutrice du village dont le père a été son professeur et son mentor. Elle sollicite son intervention car elle est terrorisée par ces évènements.

Martial va tenter de résoudre cette série de crimes dans une atmosphère oppressante de superstitions et de vieilles rancoeurs où la plupart des protagonistes paraissent... suspects !
La plupart des personnages sont un peu rustres, un peu torturés, un peu abîmés par leurs histoires personnelles ... mais même les "méchants" sont intéressants !
Les lieux et l'atmosphère sont décrits avec tant de précision que petit à petit on est happé par l'ambiance.

Voilà un polar rondement mené, très prenant, vraiment bien documenté, un scénario intelligent ne laissant rien au hasard avec une intrigue puissante et originale.

L'écriture est maîtrisée, fluide et agréable.

L'intrigue est réaliste, la progression des indices est cohérente, le mystère plane à tous les chapitres.

Le suspense est savamment entretenu jusqu'au dénouement surprenant !


BRAVO ! une belle intrigue très agréable à lire qui conjugue amour, mystère et vengeance.
Un grand moment de détente et d'évasion garanti !!!

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"Le carré de la vengeance" de Pieter Aspe

...

Un polar distrayant à déguster avec une bonne bière (belge, bien sûr !)


"Le carré de la vengeance" est la première enquête du commissaire Van In, personnage créé par l'auteur belge PIETER ASPE et qui est paru en 1998 en Belgique.
Il a fallu attendre 2008 pour qu'il paraisse en France.

Même si les œuvres de PIETER ASPE ne révolutionnent pas le genre policier, j’ai passé en la compagnie de son premier livre "Le carré de la vengeance"  un excellent moment de lecture que rien n'a pu distraire !

L’enquête est cohérente et passionnante.
Une nuit, une bijouterie est "visitée" par de mystérieux malfaiteurs qui ... ne volent rien ! mais qui s'emploient à dissoudre dans une mixture spéciale tous les bijoux.
Ils signent leur forfait d'une mystérieuse formule en latin.
Pourquoi ???

Les personnages sont bien campés, notamment dans leur belgitude avec leurs forces et leurs faiblesses.
Ainsi le brigadier Versavel est un homosexuel soucieux de son paraître.
Le commissaire adjoint Van In, un homme bourru sûr de lui, perd complètement ses moyens face à une belle femme. Ce qui lui arrive souvent et spécialement quand il rencontre Madame le Substitut Hannelore Mertens qui a le cerveau de Einstein dans le corps de Miss Univers !!!

En compagnie de ces sympathiques protagonistes,  on circule dans la belle ville de Bruges, on apprécie de reconnaître les lieux les plus touristiques, avec les incontournables haltes gastronomiques des 2 compères dans des estaminets redoutables pour la ligne où la Duvel (bière) coule à flot !

L’humour est omniprésent mais Pieter Aspe n’en abuse pas. Il distille une petite pointe par-ci une petite pointe par-là et c'est très réussi, surtout lorsqu’il s’attaque aux incohérences de son pays et qu'il taquine les petites différences entre le nord et le sud du pays. Une sorte d'autodérision qui flirte avec l'absurde


L'intrigue est crédible, intelligente et extrêmement bien ficelée.
Le suspens est bien entretenu.

Un livre que je vous recommande chaleureusement !!!

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"La Déesse des petites victoires" de Yannick Grannec

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Cet ouvrage a reçu le "Prix des Libraires"
et la Bourse de la Découverte de la Fondation Prince Pierre de Monaco


Une femme amoureuse + un mathématicien surdoué, quel couple infernal !


Kurt Gödel, ce nom ne vous dit sans doute rien (à moi non plus d'ailleurs !)...
Et pourtant ce fut l'un des plus grands mathématiciens du XXème siècle.
Ami d'Albert Einstein, celui-ci disait de lui :
"Je ne vais à mon bureau que pour avoir le privilège de rentrer à pied avec Kurt Gödel"

 "La Déesse des petites victoires" c'est l'histoire mouvementée du couple infernal formé par Kurt Gödel et son épouse Adèle issue d'un milieu modeste.

Elle est vue par le personnage d'Anna Roth, une jeune documentaliste désabusée et sans ambition, qui se voit confier la tâche ardue de récupérer les archives de Kurt Gödel, auprès d'Adèle devenue veuve et très acariâtre.

 

La mission d'Anna Roth consiste à apprivoiser la veuve du grand homme, une mégère notoire qui veut se venger de l’establishment en refusant de céder des documents soi-disant d'une grande valeur scientifique.

 

Dès la première rencontre, Adèle voit clair dans le jeu d’Anna. Elle la juge et la critique sans ménagement (tout y passe : son apparence, sa coiffure, sa personnalité, etc...). Anna ne sait plus quoi faire pour apprivoiser cette vieille chipie.

 

Adèle, dans sa maison de retraite, sait qu’elle va bientôt mourir, et il lui reste une histoire à raconter, "son" histoire à laquelle personne ne s'est jamais intéressée (sa belle famille la méprisait ainsi que bon nombre de personnes dans l'entourage du "grand homme").

 

De la Vienne flamboyante des années 1930 jusqu'à  Princeton de l’après-guerre où le couple s'était réfugié ; de l’Anschluss au Maccarthysme ; de la fin de l’idéal positiviste à l’avènement de l’arme nucléaire, Anna découvre l’épopée d’un génie (paranoïaque) souffreteux qui ne savait pas vivre et d’une femme qui ne savait que l'aimer jusqu'à en oublier sa propre dignité.

 

Kurt Gödel, peu connu du grand public, a eu une vie mouvementée.

Reconnu comme le dieu vivant de l’Olympe que représentait le Princeton de l'après la guerre et simple mortel affligé par les pires désordres de la folie, il connut une mort à la hauteur de sa vie : il se laissa mourir de faim à côté de victuailles alléchantes qu'il croyait ... empoisonnées !!!

 

 

L'auteur Yannick Grannec a tissé une grande fresque sur le xxe siècle.

Son œuvre très documentée est  une ode au génie humain et un roman profond sur l’amour et ses contradictions.

 

Une belle performance littéraire que je vous recommande chaleureusement !

 

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